Rien que des accolades et des sourires : gardant le souvenir (« terrible », selon l’un des participants) du sommet qui s’était déroulé au même endroit en 2018, les chefs d’Etat et de gouvernement des trente pays membres de l’OTAN veulent s’en tenir au simple plaisir de retrouvailles entre alliés européens et une Amérique revenue à de meilleurs sentiments à leur égard, lundi 14 juin, à Bruxelles.
Accueillant le président Joe Biden avant qu’il rencontre, le lendemain, les dirigeants des institutions bruxelloises pour un sommet entre Europe et les Etats-Unis, les alliés souhaitent tourner la page de quatre années marquées par les saillies de Donald Trump contre des Européens, et l’Allemagne en particulier, accusés de vivre aux crochets de leur protecteur.
Plus question, pour l’instant du moins, de redouter une rupture du lien transatlantique, de voir Washington claquer la porte de l’Alliance, ou menacer de renoncer à l’article 5 du traité, qui signe l’engagement des membres pour une défense collective.
Ce 28e sommet de l’histoire, appelé à ne durer que deux heures et trente minutes, promet donc d’être surtout celui d’un retour au calme alors que le précédent, à Londres, en 2019, était, lui, centré sur l’idée de la mort cérébrale de l’OTAN, denoncée par Macron. Cette fois, le président français se limite à plaider pour « une requalification des valeurs communes et du concept » de l’Alliance.
Du côté américain, comme le confirme une source diplomatique, c’est le slogan « America is back » et la sérénité qui doivent être privilégiés. « Cela ne signifie pas que le président Biden ignore certaines divergences avec les Européens quant à sa volonté de se montrer très ferme à l’égard de Moscou et d’éveiller ses alliés aux menaces militaires, technologiques et politiques de la Chine », indique le même interlocuteur.