UNCHR NIGER DEPLACEES NIGERIA VALIDATION ETUDE MANQUE DE DOCUMENTATION ET RISQUES D’APATRIDIE
La Représentation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés au Niger vient d’organiser ce mardi 2 juin à Niamey un atelier de validation de l’étude sur la problématique de la documentation des populations déplacées en provenance du Nigéria, y compris les risques d’apatridie au Niger.
En effet, depuis la déclaration de l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobé et de l’Adamawa au Nigéria en mai 2013, les attaques armées intensifiées continuent d’engendrer un afflux massif de personnes dans les pays voisins, notamment au Niger.
Selon le secrétaire général adjoint du Ministère de l’intérieur qui présidait les travaux , plus de 100 000 personnes déplacées (des réfugiés nigérians, des retournés nigériens, et quelques ressortissants des pays tiers) sont enregistrées dans la région de Diffa et aux alentours.
De défis prioritaires continuent de retenir notre attention, en particulier le problème de documentation. A titre d’indication, plus de60% de cette population ne dispose pas de documents d’identité permettant de prouver sa nationalité a souligné Mr Alassane Seyboune.
« Sans acte de naissance, sans document d’identité, les droits élémentaires de cette population cible seraient bafoués dans la mesure où elle ne pourrait pas jouir pleinement de ses droits, y compris le risque de devenir apatridie » a-t-il précisé.
Pour la représentante régionale de l’UNCHR basée à Dakar, Il existe un lien entre le déplacement forcé et l’apatridie, car les populations réfugiées en situation prolongée ne disposant pas souvent de documents sur leur nationalité, et alors que se prolonge leur exil, elles ont des difficultés énormes d’en apporter la preuve fait remarquer Mme Liz Ahua.Quand leur statut de réfugiés cesse devait elle poursuivre, ces déplacés peuvent se retrouver à nouveau sans la protection de leurs pays d’origine, car elles ne peuvent pas établir leur nationalité.
C’est pour répondre à ce souci que le HCR Niger a commandité une étude sur la problématique de la documentation des populations déplacées en provenance du Nigéria, y compris les risques d’apatridie a indiqué Mr Karl Steinacker Josef, le représentant résident de l’UNCHR Niger.
Cette étude s’est focalisée sur l’analyse des lois et des pratiques sur la nationalité au Niger et au Nigéria, ainsi que l’analyse des systèmes d’état civil et des systèmes d’identification dans les deux pays, et va déboucher sur la proposition d’un plan d’action destiné à garantir une documentation et une protection adéquates aux personnes déplacées a-t-il ajouté.
Le HCR va continuer à soutenir les efforts du Gouvernement du Niger pour faire face aux nombreux défis liés à la problématique de la documentation et au risque d’apatridie. Ces deux entités poursuivent le même but, certes ambitieux mais atteignable, celui de documenter tous les personnes déplacées au Niger et d’autre part d’éradiquer d’ici l’horizon 2024 l’apatridie ou ses risques.
a-t-il conclu.
Rappelons que cet atelier portant sur la validation de cette étude conduite par le Dr Hassane Boubacar, Professeur à l’Université, s’inscrit également dans la droite ligne de la Déclaration et des recommandations issues de la première conférence régionale ministérielle sur l’apatridie en Afrique de l’Ouest qui s’est tenue à Abidjan du 24 au 26 février 2015.
Une déclaration soutenue récemment par les chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEDAO lors du 47ème sommet des chefs d’Etats de la CEDEAO tenu le 19 Mai 2015 à Accra, en République du Ghana.
Le Sommet a marqué son soutien à la campagne mondiale d’éradication de l’apatridie et a exhorté les Etats membres à s’inscrire résolument dans cette campagne, à travers notamment la révision des cadres normatifs pertinents, l’adhésion et le respect des conventions internationales prises pour prévenir et réduire l’apatridie.
Cet atelier, marqué par une série de présentations sur les conclusions et recommandations sur l’étude sur la documentation des personnes déplacées du Nord Nigeria vers la région de Diffa, la définition et le concept sur l’apatridie et la projection d’un film documentaire ralisé par Mr Maman Bachar sur cette thématique, s’est achevé par des recommandations concrètes devant garantir la documentions des personnes déplacées et pour prévenir l’apatridie, en réduire la portée, dans le meilleur intérêt du peuple nigérien et de la population déplacée au Niger.
Ces recommandations selon l’UNCHR formeront un plan d’action qui guidera le Gouvernement du Niger et les acteurs clés en la matière y compris les personnes concernées elles-mêmes, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, HCR et les autres agences sœurs, l’OIM ainsi que les réseaux des universitaires et la société civile.
Niger Express