Un grand pas vient d’être franchi dans la lutte contre le paludisme
pharmaco résistant en Afrique.
Des organismes faisant office d’autorité dans ce domaine décident d’unir
leurs efforts à travers un partenariat de recherche international et
Partenariat Europe-pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP) en
investissant quelque 44 millions d’euros dans la prochaine génération
d’antipaludiques pour lutter contre le paludisme pharmaco résistant sur le
continent.
L’EDCTP (Partenariat Europe-pays en développement pour les essais cliniques) octroie au consortium de recherche PAMAfrica 21,9 millions d’euros sur 5 ans ; MMV (Medicines for Malaria Venture), Novartis et d’autres partenaires fourniront une somme supplémentaire de 22 millions d’euros.
Pour rappel le consortium PAMAfrica réunit une entreprise pharmaceutique mondiale, un partenariat de développement de produits à but non lucratif et des établissements universitaires de premier plan en Afrique et en Europe.
PAMAfrica vise à développer de nouveaux médicaments contre le paludisme grave et simple, conçus pour lutter contre l’émergence d’une résistance à l’artémisinine.
Les projets porteront sur le développement du premier nouveau traitement antipaludéen pour les nourrissons de moins de 5 kg, un nouveau médicament à action rapide pour le traitement du paludisme grave et de nouvelles combinaisons pour traiter le paludisme simple et pharmaco-résistant.
En d’autres termes, le consortium soutiendra le développement de nouveaux traitements antipaludéens pour les populations les plus à risque, notamment les nourrissons, les patients atteints de paludisme grave et ceux souffrant d’infections pharmaco-résistantes.
La subvention de 21,9 millions d’euros accordée par l’EDCTP sera complétée par un financement octroyé par MMV, Novartis et d’autres partenaires.
Ces fonds soutiendront, sur une période de 5 ans, le développement d’un portefeuille de projets qui seront réalisés sous l’égide du consortium de recherche PAMAfrica.
Les capacités en termes d’essais cliniques en Afrique seront également renforcées pour garantir que chaque site impliqué puisse fonctionner efficacement et conformément aux normes réglementaires ICH-GCP.
Le consortium comprend sept organisations de recherche , en Allemagne, au Burkina Faso, en Espagne, au Gabon, au Mozambique et en Ouganda. Outre Novartis, d’autres sociétés pharmaceutiques partenaires pourraient se joindre au consortium.
Le consortium de recherche PAMAfrica effectuera trois essais cliniques, afin de soutenir les efforts de renforcement des capacités cliniques et de formation des scientifiques dans toute l’Afrique.
Un essai étudiera de nouvelles combinaisons de composés, notamment de nouvelles classes chimiques, pour le traitement du paludisme simple chez l’adulte et l’enfant.
Tous ces composés sont connus pour être pleinement actifs contre toutes les souches pharmaco-résistantes, y compris les souches Kelch13 résistantes à l’artémisinine.
Le deuxième essai évaluera une nouvelle génération de traitement à action rapide pour le paludisme grave, la cipargamine, également appelée KAE609, développée par Novartis avec le soutien d’une subvention du Wellcome Trust.
Dans le cadre du troisième essai, une nouvelle formulation/ratio par Novartis du traitement de référence actuel, l’artéméther-luméfantrine, sera testée chez les nourrissons de moins de 5 kg ou souffrant de malnutrition.
Le Dr Timothy Wells, directeur scientifique de MMV et coordinateur du groupe PAMAfrica, a déclaré : « Ces trois projets de recherche sont axés sur des aspects urgents du traitement du paludisme.
Observée à l’origine en Asie du Sud-Est, une résistance aux antipaludiques est signalée en Afrique et pourrait menacer les traitements actuels.
Il est important de disposer de nouvelles thérapies actives contre cette menace de résistance émergente.
Les travaux de recherche sur les nourrissons et le paludisme grave sont révolutionnaires car ils produisent des médicaments pour ce groupe négligé.
Le Dr Michael Makanga, directeur général de l’EDCTP, a déclaré « Le paludisme tue 405 000 personnes chaque année et doit rester une priorité mondiale et nationale dans les pays endémiques.
Nous espérons que le financement que nous avons accordé à PAMAfrica contribuera au développement de nouveaux traitements efficaces qui favoriseront l’éradication du paludisme, tout en renforçant le développement des capacités de recherche africaines. »
Caroline Boulton, directrice du programme mondial anti-paludisme de Novartis, a déclaré « Malgré les progrès de la lutte antipaludique, le chemin pour parvenir à l’éradication est encore long.
De nouveaux antipaludiques sont nécessaires de toute urgence pour lutter contre l’augmentation de la résistance des parasites aux thérapies actuelles.