Le chef de l’Etat tanzanien John Magufuli a décidé de briser le tabou sur sa rémunération. Lors d’une émission télévisée diffusée en direct ce mardi, l’homme fort de la Tanzanie a révélé qu’il était payé à 9 millions de shillings tanzaniens, environ 4 000 dollars environ 2 millions Fcfa.
Le faisant, le président Joh Magufuli en remet une couche sur la lutte contre la corruption dans le pays dont il s’est fait le chantre. “Certains membres du conseil d’administration des entreprises publiques se rendaient à Dubaï pour tenir leurs réunions afin de se payer une quantité considérable de per diems. Ils n’aiment certainement pas ce que mon gouvernement fait maintenant”, a-t-il ironisé, en pointant les mauvaises pratiques de l’administration tanzaniennes.
Arrivé au pouvoir en 2015, John Magufuli a reçu l‘éloge de sa population et de la communauté internationale pour ses efforts dans la lutte contre la corruption. Le chef d’Etat tanzanien a par ailleurs cultivé l’image d’un homme proche du peuple comme lorsqu’il s’est rendu au chevet de son épouse Janet, qui était hospitalisée dans un hôpital public, attirant sur lui les projecteurs et la sympathie de la population.
Malgré tout, celui que l’on surnomme “tingatinga”, “bulldozer” en swahili dans les rues de Dar es Salam doit faire à des accusations de l’opposition qui dénonce ses “tendances dictatoriales”.
Alors que plusieurs régimes de l’Afrique de l’Est sont accusés d’avoir privilégié le développement économique au détriment des libertés fondamentales, comme au Rwanda, en Ethiopie ou en Ouganda, la crainte de voir en Tanzanie la démocratie sacrifiée, au nom de la croissance économique, inquiète.