Le Niger entame aujourd’hui une première phase de délocalisation de ses Girafes de la Zone de Kouré à 60 kilomètres de Niamey.
Le pays abrite la dernière population de girafes en Afrique de l’Ouest.
Cette phase pilote concerne 8 girafes qui seront transférées dans un nouveau dans la région de Maradi au centre sud du pays plus précisément dans le département de Gadabedji.
Cette espèce menacée d’extinction se chiffre à 643 individus et sont confrontées à un problème de cohabitation avec les populations dans les zones agricoles mais aussi exposées à des dangers consécutifs à la situation sécuritaire au sahel.
Menacées de disparition les girafes du Niger ont survécu grâce aux efforts du gouvernement avec l’appui de l’Union International de conservation de la Nature, ces mammifères dont le Niger a le privilège d’abriter le dernier sanctuaire de girafes en liberté en Afrique de l’Ouest se chiffrent à 643 en 2018.
Elles chiffraient à 49 à 1990.
Déambulant dans la Zone de Kouré à 45k de la capitale, elles sont menacées selon le ministère de l’environnement par la destruction progressive de leur habitat, engendrée par l’avancée du désert et la conquête de nouvelles terres agricoles, mais aussi par la multiplication des accidents de la route.
Ce qui justifie selon le directeur de la faune Samaila Sahailou cette première vague de délocalisation de 8 girafes à plus 700 km, précisément dans le département de Gadabedji une immense réserve faunique située dans la région de Maradi (centre-sud).
Celle-ci abritait des girafes avant qu’elles n’en soient chassées par les braconniers et les sécheresses des années 1970, selon les services nigériens de l’environnement.
Le directeur de la faune évoque également des menaces liées à la situation sécuritaire au sahel
Sous la protection des populations et des ONG, les girafes attirent de nombreux touristes.
Cette phase pilote de délocalisation dont le coût n’a pas été précisé, est « menée de concert » avec les ONG Giraffe Conservation Foundation (GCF).
Les girafes seront équipées de puces de détection une fois lâchées dans le nouveau site de Gadabédji.
Aujourd’hui, une structure emploie des guides chargés d’accompagner les touristes et de sensibiliser les populations locales.
D’abord hostiles à la présence de cet animal qui pendant la saison des pluies pille leurs réserves de haricots, de mil et ravage les manguiers, les villageois apprennent à en percevoir les bons côtés.
Ils comprennent rapidement l’intérêt d’héberger les dernières espèces de Giraffa Camelopartdalis Peralta. Les habitants de Kouré appellent ces dernières girafes du Niger leur «porte-bonheur».
« Des spécialistes vont évaluer » les nouvelles conditions de vie des girafes dans leur zone d’adoption, a assuré le ministre de l’environnement, qui a précisé que d’autres girafes les rejoindraient si l’expérience s’avère concluante.
Himadou Amadou