Politique

Niger : l’opposition réaffirme fermement la récusation de la Cour Constitutionnelle

Déclaration 20 février 2015
Militantes et militants ;

Le Mardi 17 février 2015, le Niger a enregistré ses premières victimes collatérales de la guerre imposée injustement à notre peuple.La localité d’Abadam dans la région de Diffa,a été victime d’un bombardement aérien dont l’origine reste jusque-là encore inconnue. Ce bombardement a entrainé la mort de 37 nigériens et plus d’une vingtaine de blessés.

En cette douloureuse circonstance, l’ARDR, présente ses condoléances attristées au peuple nigérien tout entier et à la population d’Abadam en particulier et exige que toute la lumière soit faite sur l’origine de ce bombardement. Elle demande par ailleurs au gouvernement une application des mesures de l’état d’urgence dans le respect des principes et valeurs démocratiques et de la dignité humaine. Pour le repos des âmes des disparus, disons une Prière. (Amen)
Militantes et militants ;

Il vous souviendra que le 12 février 2015, l’ARDR rendait publique une déclaration pour apprécier la situation politique et sécuritaire du Niger au lendemain du vote de la résolution de l’Assemblée Nationale, autorisant une fois de plus, l’envoi des troupes nigériennes à l’extérieur. A cette occasion, l’ARDR apportait tout son soutien aux forces de défense et de sécurité ; soutien qu’elle réaffirme une fois de plus avec la plus grande fermeté et la plus grande solennité. Elle attirait également l’attention du gouvernement sur d’une part, la création des conditions minimales de cohésion sociale et politique autour de la question sécuritaire et demandait d’autre part aux autorités d’éviter tous dérapages verbaux et errements susceptibles de mettre en danger nos populations. Comme toujours, notre appel tomba une fois de plus dans les oreilles d’un sourd.

Sinon, comment comprendre qu’au motif d’apporter un soutien aux forces de défense et de sécurité, le gouvernement en une matinée dépense près d’un milliard de FCFA pour une marche ;somme qui aurait mieux servi à renforcer les capacités opérationnelles de l’armée, à la motivation des hommes et porter assistance aux déplacés qui en ont tant besoin ; surtout que le Gouverneur de Zinder a publiquement avoué qu’il ne dispose pas de moyens pour prendre en charge lesdits déplacés.En réalité, l’objectif visé dans l’organisation de la marche du 17 février 2015 est tout autre.
Cet objectif ne vise qu’à détourner l’attention de l’opinion nationale, des conséquences désastreuses sur le Niger des propos tenus par Issoufou Mahamadou se rebaptisant à nouveau Charlie.

En réalité la marche du 17 février 2015 n‘était qu’un énième prétexte pour la majorité au pouvoir de dilapider l’argent du contribuable nigérien, se consacrant ainsi à son jeu favori : le détournement des derniers publics et la corruption.Les images sur certaines chaînes de télévision de ces adolescents réclamant la totalité de la somme, à eux promise pour qu’ils participent à la marche ainsi que les déclarations de certains acteurs de la société civile dénonçant la distribution de billets de banque sont révélatrices entre autres de la décadence morale de ce régime en mal de popularité.
Militantes et militants ;

Rappelez- vous encore de cette déclaration du 12 février 2015 où l’ARDR disait déjà que le Président Issoufou Mahamadou ne veut pas la paix, car il ne pense se réaliser que dans le conflit perpétuel. En Même temps, nous soulignions que le concassage des partis politiques et
d’autres associations démocratiques empruntant le même mode opératoire que BOKO HARAM par Issoufou Mahamadou,est une forme de guerre interne menée contre l’opposition politique.

 

En effet, vous vous rappelez que l’ARDR fidèle à son rôle de veille démocratique a eu à élaborer et diffuser un livre blanc sur la gouvernance en général et les institutions de la République en particulier. Depuis la parution de ce Livre Blanc, l’ARDR constate des réactions de désarroi de la part de certaines structures et personnalités du pouvoir. C’est ainsi qu’une réunion clandestine s’est tenue de toute urgence dans la salle OHADA de la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques autour de deux membres de la Cour Constitutionnelle incriminés dans le Livre Blanc, un membre du Conseil d’Etat, le Secrétaire Général du Gouvernement et le Premier Président de la Cour des Comptes. Cette réunion présageait déjà de l’intention inavouée et malsaine du gouvernement mais plus exactement du PNDS Tarraya de s’attaquer à l’ARDR.

 

C’est dans cet état d’esprit qu’a été décidée la sortie sur commande de Monsieur Soly Abourhamane, qui malgré l’obligation de réserve que lui impose sa qualité de membre du Conseil Supérieur de la Magistrature s’est improvisé en défenseur acharné de la Cour Constitutionnelle en jetant l’opprobre sur l’opposition. Faut-il rappeler, il y a quelques mois de cela, le même Soly Abdourhamane en parlant des dissidents des partis politiques disait que si lesdits partis décident d’ester en justice contre ces dissidents, il était clair qu’ils gagneraient leurs procès. Soly peut-il ignorer que c’est du seul fait de certains arrêts de la Cour Constitutionnelle que les dissidences ont prospéré et ont fini par pourrir l’atmosphère politique du Niger ?

C’ est après la dernière déclaration, du Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) qui, dans le cadre de la défense légitime des intérêts matériels et moraux de ses membres,menaçant de poursuite pour discrédit et outrage tout syndicaliste, journaliste, acteur de la société civile , politicien et tous ceux qui porteraient une critique injustifiée contre l’un de ses membres, que le gouvernement , croyant avoir trouvé la faille qu’il cherchait désespérément s’est aussitôt engouffré pour vouloir porter l’estocade à l’opposition politique.

L’émoi provoqué dans les rangs des membres de la Cour Constitutionnelle suite à la publication du livre blanc par l’ARDR a amené le gouvernement de Issoufou Mahamadou à porter plainte contre les dirigeants de l’opposition politique entre les mains du procureur de la République qui saisit la police judiciaire pour investiguer sur un prétendu discrédit de décision de la Cour Constitutionnelle et un prétendu outrage à ses membres.
Militantes et militants,

L’ARDR n’est pas une organisation clandestine, elle a été créée conformément aux articles 44 et 45 de l’Ordonnance n° 2008-84 du 16 décembre 2010 portant Charte des Partis Politiques ainsi que les articles 2 et 10 de l’Ordonnance n° 2010-85 du 16 décembre 2010 portant Statut de l’Opposition . Ces deux ordonnances donnent le droit d’apprécier la gouvernance de toutes les institutions de la République.

Les dernières interpellations menées contre les responsables politiques de l’opposition en l’occurrence Elhadj Seini Oumarou, Président du MNSD Nassara, Chef de File de l’Opposition, Monsieur Ousseïni Salatou Président du parti RDN Labizé, Porte parole de l’ARDR, l’honorable député maire Amadou Djibo Ali dit Max, Président du Parti UNI- Indépendant, Monsieur Kazalma Elhadj Taya, Président du parti PCP-Chawara et Madame
Souna Adizatou Diallo, Présidente du PNRD-Al Fidjir constituent une déclaration de guerre interne contre une partie des Nigériens.

A la recherche des rédacteurs du livre blanc Tome I, élaboré par l’ARDR pour constater,dénoncer selon les voies appropriées la partialité et l’allégeance de la Cour Constitutionnelle au régime du Président Issoufou Mahamadou,nos premiers camarades ont été interpellés et interrogés des heures durant à la Police Judiciaire. Ces interpellations constituent une déclaration de guerre à l’ARDR par le Boko Haram de la démocratie nigérienne à savoir Issoufou Mahamadou ; guerre que l’Opposition politique se donnera les moyens légaux et démocratiques de gagner Plaise à Dieu.
Militantes et Militants,

L’opposition politique ne cèdera à aucune intimidation d’où qu’elle vienne et assume l’entière responsabilité du contenu du livre blanc. Ni la répression sauvage de ses militants le 18 janvier 2015, ni les arrestations arbitraires et les séquestrations quotidiennes de ses cadres et dirigeants, ni les harcèlements incessants de ses militants ne pourront émousser l’engagement et la détermination de l’ARDR à défendre la démocratie, l’État de droit et la République.

C’est pourquoi, nous partis politiques membres de l’ARDR réaffirmons solennellement que la Cour Constitutionnelle actuelle du Niger n’est ni indépendante, ni impartiale en violation flagrante de l’article 124 de la constitution. D’ailleurs, la Cour de justice de la CEDEAO est saisie à ce sujet conformément à l’article 117 de la Constitution relativement aux constats faits sur ses Arrêts.
La Cour Constitutionnelle, qui, de par sa composition est une juridiction politique qui a son statut propre, distinct du statut de la magistrature; ses membres ne sont pas des magistrats et leur serment est distinct de celui des magistrats professionnels.

La plainte déposée par le gouvernement au nom de la Cour Constitutionnelle en violation du principe de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire est la preuve éclatante et active de la collusion et de la complicité entre le Président de la République Issoufou Mahamadou et la Cour Constitutionnelle.
C’est pourquoi, les partis membres de l’ARDR réaffirment à la face du monde qu’il ne s’aurait y avoir d’élections pour les compétitions générales 2015-2016 qui seraient arbitrées par cette Cour Constitutionnelle dans sa composition actuelle.

L’ARDR réaffirme fermement la récusation de la Cour Constitutionnelle actuelle du Niger comme juge constitutionnel et électoral. Elle invite par conséquent toutes les militantes et tous les militants, sympathisantes et sympathisants et tous les démocrates sincères à la formation d’un large front patriotique et républicain. Pour barrer la route à Issoufou Mahamadou alias Charlie afin de l’empêcher de réaliser son sinistre dessein d’un hold-up électoral qui risque de nous conduire inéluctablement à la guerre civile ,ce front, patriotique et républicain doit se mobiliser et lui imposer des élections libres, transparentes crédibles et équitables au Niger.
Que Dieu Protège et Bénisse le Niger et son Peuple!
Je vous remercie

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