C’est l’effervescence dans le monde pastoral au Niger. La campagne nationale de vaccination du cheptel démarrée en décembre dernier est gratuite. Chacun s’active à faire inoculer la dose salvatrice à ses animaux.
Muni d’un pistolet vaccinateur, Yahaya Souley technicien d’élevage dans le département de Guidan Roumdji situé dans la région de Maradi s’approche du parc qui permet grâce aux barres de fer de réduire la mobilité des bétails, pour commencer la vaccination des gros ruminants qui y passent un-à-un.
Chaque animal vacciné est aussitôt coché pour ne pas le vacciner une deuxième fois.
C’est le 9 décembre 2018 que le ministre délégué, chargé de l’élevage, auprès du ministère de l’agriculture et de l’élevage, M. Mohamed Boucha a donné le coup d’envoi de cette campagne dans le département de Kollo dans la région de Tillaberi.
Cette campagne est faite contre la fièvre des petits ruminants et la péripneumonie contagieuse bovine et vise à toucher 100% de bovins et de petits ruminants éligibles.
Elle s’étalera sur trois et se déroulera dans l’ensemble des villages, hameaux, campements et groupements du pays.
Nous sommes ici sur le site du parc de Vaccination de Mamari dans la commune urbaine de Diffa.
Le chef du village Hassane Boulama Abba salue cette initiative. « Nous remercions l’Etat et ses partenaires pour cette vaccination qui améliore la santé de notre cheptel. Nous souhaitons que cela se poursuive les années à venir surtout que c’est gratuit. Vraiment nous ne pouvons que nous réjouir » a-t-il indiqué.
« Nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu et remercier infiniment les initiateurs de cette campagne de vaccination pour sa gratuité souligne pour le chef du groupement peul Komi Oumarou dit Hardo.
« Pour nous bergers, le troupeau c’est notre deuxième famille et tout ce qui peut améliorer sa santé est salutaire pour nous » précise-t-il débordant de joie.
Selon le directeur régional de l’Elevage de Zinder Issaka Abdoulaye les vaccins utilisés ont une durée de trois ans. Il s’agit du PPR (la Peste de Petits Ruminants utilisés pour les ovins et les caprins, la Péripneumonie contagieuse pour les ovins et la Pastoboviac pour les camelins.
Rahilatou Adamou vaccinatrice dans la commune 2 de Zinder munie de son pistolet vaccinateur indique qu’elle peut vacciner près de 500 petits ruminants par jour.
Pour le préfet d’Ingall Aboubacar Albachir, cette campagne gratuite de vaccination est un facteur de compétitivité de l’élevage mais aussi de lutte contre la pauvreté avec l’accroissement de la production de viande, du lait et ses dérivés et facilitera la transhumance pour les éleveurs qui désirent se rendre dans les pays voisins avec leur certificat sanitaire en mains.
A Ingall reconnu pour être un excellent lieu de transhumance et où se déroule chaque année la fête des éleveurs dénommée cure salée, huit équipes de vaccinateurs sont mobilisées sur le terrain.
Aux termes de la campagne de vaccination 2017-2018 a indiqué le ministre délégué, chargé de l’élevage, auprès du ministère de l’agriculture et de l’élevage, M. Mohamed Boucha le Niger a enregistré un bond très significatif des résultats d’environ 62% pour la PPR par rapport à ceux de l’année précédente.
Ces résultats placent le pays au premier rang de tous les pays du PRAPS (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Mauritanie, Tchad) en matière de couverture sanitaire contre cette maladie.
Selon Mahaman Sanoussi Fodé Camara Coordonnateur national du PRAPS le vaccin destiné à la présente campagne est acquis suite à un avis d’appel d’offres international, lancé par l’OIE et c’est le laboratoire MCI du Maroc qui a été adjudicataire sur la base de ses performances techniques validées par le PANVAC, structure spécialisée de l’Union Africaine pour le contrôle de vaccins.
La protection du cheptel contre les maladies animales, suppose la prévention des épizooties et les campagnes de vaccination gratuites demeurent les premiers moyens adéquats estime Saïdou Daoura chargé de communication du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS).
Il s’agit d’un soutien cofinancé par la Banque Mondiale et le Millenium Challenge Corporation, à travers MCA-Niger, qui s’inscrit dans le cadre du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel.
Avec un cheptel estimé à près de 48 millions de têtes en 2018, toutes espèces confondues, pour une valeur totale de 4000 milliards de FCFA, le Niger se présente comme un grand pays d’élevage.