Plusieurs milliers de Nigériens ont participé dimanche à Niamey à une importante marche organisée par l’opposition en vue d’un code électoral consensuel pour les scrutins à venir et une gestion efficiente des affaires du pays.
La marche s’est déroulée sous la direction des principaux leaders du Front pour la Restauration et la Défense de la Démocratie et de la République (FRDDR), la principale coalition de l’opposition nigérienne, et avec la participation des principaux leaders de la société civile, de la place Toumo à la Place de la Concertation, devant l’hémicycle, où ils ont tenu un imposant meeting.
Dans son discours, le chef de file de l’opposition, Mahamane Ousmane, ancien président de la République (1993-1996), a réitéré leurs principales revendications concernant la préparation des prochains scrutins, notamment un code électoral consensuel et une composition acceptée de tous de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Cette manifestation a eu lieu au lendemain du retrait de l’opposition des travaux du comité ad hoc mis en place par le Comité national du dialogue national (CNDP) pour proposer des amendements au Code électoral.
Les points de la discorde sont relatifs à la composition de la CENI, son fonctionnement et certaines dispositions sur les conditions d’éligibilité, dont l’article 8 qui exclut toute personne condamnée à un an de prison, des compétitions électorales, ce qui disqualifie l’opposant Hama Amadou, président du principal parti de l’opposition MODEN -FA LUMANA, ancien président du Parlement et principal adversaire politique du président nigérien Mahamadou Issoufou, exilé en France, condamné à un an de prison dans une affaire des « bébés importés ».
Le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Bazoum Mohamed, également président du parti au pouvoir, le PNDS-TARAYYA, a rejeté les accusations de l’opposition et a prévenu que « le processus électoral ne sera pas hypothéqué » par une minorité. Le retrait de l’opposition, a-t-il affirmé, est juste un prétexte surtout qu’elle s’appuie sur l’article 8 du code électoral, « une disposition qui existe depuis 1992 ».
Selon lui, il n’est pas question de modifier cette disposition comme l’exige l’opposition, d’autant que cette question n’a jamais été évoquée au cours des discussions au sein du CNDP.