Confidentiel

Niger/Russie Issoufou actionne Poutine pour sortir du guêpier terroriste

Le président nigérien sollicite son homologue russe pour accélérer la mise en place du G5 Sahel, non sans soulever l’ire du camp Occidental.

Président en exercice du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) Mahamadou Issoufou espère convaincre Moscou de participer à cette force conjointe chargée de lutter contre les groupes armés au Sahel.

Malgré une foultitude de déclarations rassurantes, ce dispositif activement soutenu par Paris pèche par un manque crucial de financements et d’équipements.

Visite bilatérale

Le principe d’un déplacement du chef de l’Etat nigérien en Russie – le premier depuis son arrivée au pouvoir en 2011 – pour évoquer ce dossier est acquis.

Selon nos sources, une visite calée du 13 au 15 juillet a été annulée à la dernière minute, officiellement en raison de l’agenda chargé de Vladimir Poutine. Une autre date devrait être proposée.

Comme révélé par La Lettre du Continent le secrétaire permanent du G5, Maman Sambo Sidikou, lui-même d’origine nigérienne, s’était rendu en éclaireur à Moscou, en avril, pour évoquer les sujets prioritaires, y compris des projets d’envergure comme le train transsahélien que Moscou pourrait financer avec Pékin ( LC n°779).

L’influent ambassadeur de la Fédération de Russie à Niamey, Alexey Doulian, suit particulièrement cet agenda. Mahamadou Issoufou entend par ailleurs demander à la partie russe d’influer auprès de Washington pour placer le G5 Sahel sous le commandement de la Minusma.

Cette mesure, de nature à rendre cette force plus opérationnelle, se heurte toutefois aux veto français et surtout américain.

Intérêt

Moscou s’avère d’autant plus attentif à cet appel du pied qu’elle affiche ses ambitions en Afrique. La volonté de bousculer Paris dans son « pré carré » traditionnel est aujourd’hui palpable, notamment en Afrique centrale. Outre une présence désormais bien visible en Centrafrique (plusieurs centaines d’hommes, un conseiller auprès du président Faustin Archange Touadéra, activités dans les mines…), la Fédération de Russie vient de signer un accord de coopération militaire avec le Congo-Kinshasa.

Elle aspire à faire de même avec d’autres pays de la sous-région. Illustration de ce retour en force : Vladimir Poutine, qui a reçu le président gabonais Ali Bongo au Kremlin, mi-juillet, accueillera le premier sommet Afrique-Russie en 2019. Pour Moscou, un soutien au G5 Sahel constituerait une autre porte d’entrée stratégique en Afrique de l’Ouest.

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