Depuis quelques semaines les attachés de presse affectés dans les ambassades du Niger dans certains pays d’Afrique, de l’Asie et de l’Europe sont dans une véritable impasse. Suite à la décision prise par le gouvernement de supprimer les postes des attachés de presse dans les représentations diplomatiques, ces pauvres pères et mères de famille font l’objet d’une forte pression de la part du ministère nigérien des affaires étrangères. Sur la base d’une instruction donnée par le ministre des affaires étrangères Hassoumi Massaoudou, les attachés de presse ont été sommés de quitter leurs pays d’accueil; alors même que l’Etat qui les y a affectés n’a mis aucun moyen à leur disposition pour assurer leur retour au pays. Le plus proche du Niger parmi ces anciens attachés de presse se trouve dans la capitale fédérale du Niger; Abuja. Sinon, les autres ont à Addis Abéba (Éthiopie), Paris (France), Bruxelles (Belgique) et Beijing (Chine). Au cas même où l’Etat venait à mobiliser les moyens pour le retour de ces hommes et femmes qui ont vaillamment servi le Niger dans les différents pays où ils ont assumé les responsabilités d’attachés de presse, est-ce vraiment réfléchi de leur mettre une telle pression, étant donné qu’ils ont des enfants qui étudient dans leurs pays d’accueil? Pourquoi cet acharnement particulier du ministre Hassoumi Massaoudou sur les attachés de presse? La question a tout son sens quand on sait qu’il n’y a pas que les attachés de presse qui sont concernés par la mesure du gouvernement. D’autres agents des ambassades ont aussi vu leurs postes supprimés au même moment que ceux des attachés de presse. Mais et aussi curieux que cela puisse paraître, c’est aux attachés de presse que le chef de la diplomatie nigérienne semble plus s’intéresser. Au même moment où le ministre Hassoumi Massaoudou exerce cette impitoyable pression sur les attachés de presse, on apprend avec certains médias nigériens qu’il a pris une autre décision qui frise le népotisme. A en croire lesdits médias, il a fait affecter son beau-fils ambassadeur d’un pays européen vers un pays africain où sa fille est installée. La situation dans laquelle le ministre Hassoumi Massaoudou a mis les attachés de presse est inédite dans les annales de la diplomatie. Comment expliquer une elle attitude du ministre des affaires étrangères qui ne prend même pas le soin de s’assurer que les moyens de retour des agents sont disponibles avant de demander aux chefs de missions diplomatiques d’assurer le voyage des familles dans leur pays ? Ceci dénote ni plus, ni moins le mépris et le non respect de la personne humaine par ce ministre qui bafoue par la même occasion les textes de la République. Pourquoi instruire les ambassadeurs de fournir des attestations de cessation de service aux attachés de presse alors même que toutes ses personnes sont toujours en poste et attendent de recevoir légalement les moyens de leur retour ? Où est enfin l’urgence d’une telle mesure et ce à quelques mois des vacances scolaires qui permettront aux familles des agents de rentrer dans des meilleures conditions ?
Telles sont aujourd’hui les nombreuses et incessantes interrogations que se posent énormément et à juste titre les attachés de presse des ambassades qui ne comprennent pas le bien fondé de cette décision du ministre Hassoumi Massaoudou. Visiblement, ce dernier cherche vaille que vaille à casser du sucre sur les têtes de ces agents qui ont pourtant tout donné dans leur carrière à ce pays. Selon des sources dignes de foi, les attachés de presse victimes de l’acharnement du ministre Hassoumi Massaoudou ont décidé de saisir le Conseil d’Etat pour que tous leurs droits bafoués leur soient restaurés. Il semble que c’est cela qui aurait irrité le tout-puissant ministre; connu des Nigériens pour son attitude belliqueuse, d’où sa décision de déployer toute cette énergie pour punir les attachés de presse et les faire payer dans leur chair un retour mouvementé au bercail. Hors face à une telle procédure, vis-à-vis de laquelle n’importe quel agent de l’Etat a le droit de saisir le Conseil d’État pour se faire rétablir dans ses droits, le sieur Massaoudou semble aller trop vite en besogne, au point d’ignorer les textes et lois de la République régissant le domaine de la diplomatie. Récemment encore, une sortie maladroite de ce ministre a fait vivement réagir les autorités maliennes quand, au mépris des principes élémentaires des relations internationales, elle a qualifié leur lutte contre la France de «patriotisme frelaté». Comment dans un État de droit et dans une démocratie, un ministre peut empêcher à des citoyens l’exercice d’un droit que leur confèrent la Constitution et le Statut général de la fonction publique ? En quoi réclamer une justice peut être considéré comme un acte de défiance de l’autorité supérieure au point que Hassoumi Massaoudou se comporte comme un hors-la-loi et décide de bafouer tous les droits pour le retour des agents rappelés dans les ambassades? Ceci, au point de mettre en péril l’avenir de leurs enfants qui n’ont rien à voir dans cette affaire. Assurément ici, il y a manifestement un abus et un excès de pouvoir qu’on ne peut retrouver que dans la démarche quotidienne du ministre Hassoumi Massaoudou qui se croit au-dessus de la loi. En somme un super Nigérien qui ne croit plus aux valeurs de la justice.
AI