Sénégal, ce dimanche 17 novembre 2019 Thierno Bachir TALL, Calife Générale de la famille Omarienne assistera au Palais de la République à la remise officielle du sabre d’Elhadj Omar Tall par les autorités françaises au Président Macky SALL
Qui était El hadj Omar Tall
Né entre 1794 et 1797 à Halwar,
il est le fils de Saidou Tall et de Sokhna Adama Aïssé Thiam.
À partir de 1827 et pendant dix-huit ans, Oumar Tall entreprend plusieurs
voyages. Il se rend à Hamdallaye sur le Niger où il rencontre Amadou Cheikhou,
le fondateur de l’empire théocratique du Macina, puis séjourne plusieurs mois à
Sokoto à la cour de Mohammed Bello. Il traverse ensuite le Fezzan et se rend au
Caire avant d’atteindre La Mecque où il reçoit, de la part de Muhammad Al Ghâlî
originaire de Fes, le titre de calife de la confrérie soufi tidjane pour le
Soudan. Il séjourne ensuite à l’université al-Azhar du Caire.
En 1841, auréolé d’un prestige certain El Hadj Omar va au Soudan en passant par
le Nigeria, puis du Mali, il se rend en Guinée, à Diégounko, chez Mohamadou
DIA, avant de retourner au Fouta-Toro, en passant par le Boundou, la Gambie, la
haute Casamance, le RIP, le Saloum, le Sine, le Baol, le Cayor et le Oualo.
Dans l’Etat peul Firdou, région de Kolda, Alpha Yaya BALDE, se convertit au
Tidjanisme, il est le père de Moussa Mollo BALDE, (1846-1931) d’abord
collaborateur du colonialisme, puis résistant. En 1846, à Saint-Louis, il bénit
la mosquée Lodo ; il rencontre l’interprète Bou El Mogdad SECK (1826-1880),
ainsi que CAILLE, directeur des affaires politiques de la colonie. Il
s’entretiendra, en 1847, à Bakel avec le gouverneur, Ernest BOURDON de GRAMMONT
(1805-1847). Les Socés de la Gambie l’accueillent avec bienveillance.
Lors de l’étape en Guinée, au Fouta-Djalon, Omar s’installe d’abord à Fodéagui,
puis à Diégounko, près de Timbo, avec l’aide de l’Almamy Bocar, et y fonde une
école religieuse (Zaouia). Mais El Hadji Omar, surveillé par l’aristocratie de
Timbo et de Labé, n’y acquiert qu’une renommée fort modeste. Entre 1844 et
1845, il met à profit cette période de répit, pour rédiger son livre Ar Rimah,
«Les Lances», invitant les musulmans à adopter la voie Tidjane, une
connaissance approfondie de Dieu, une retraite intérieure et un ascétisme :
«Tout sage qui désire se livrer, tôt ou tard, de ses mauvais penchants, doit se
faire guider par un Cheikh, un directeur spirituel, très instruit, ayant une
profonde connaissance de ses défauts et de leurs remèdes. Il se fera diriger
par lui et se pliera à ses ordres avec une parfaite obéissance. Le disciple
doit être à la disposition de son Cheikh, comme le cadavre est à la disposition
du laveur» écrit-il.
El Hadj Omar distribua de nombreux exemplaires de son livre aux notables du
Fouta-Toro. En 1846, à son retour au Fouta-Toro, au lieu de s’y fixer, El Hadj
Omar, en passant par Bakel et le Boundou de l’Almamy Bocar Sada, revient vers
le Sud et fonde Dinguiraye, en Guinée, terrain à l’époque non habité et acheté
au roi Guimba, jetant ainsi les prémisses de ce qui allait devenir, par la
suite, un vaste empire musulman. Pendant treize ans, il prêche l’islam sunnite
à travers la doctrine asharite, la jurisprudence malikite et la spiritualité de
la Tijaniyya, d’abord au Fouta-Djalon, puis à Dinguiraye (actuelle Guinée) en
1848.
À Dinguiraye, il prépare le djihad (guerre sainte). Il acquiert une réputation
de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son
armée. Il écrit aux notables du Fouta-Toro pour leur ordonner de faire la
guerre sainte aux infidèles. El Hadji Omar laisse le commandement de Dinguiraye
à Ousmane Diawando, et s’engage, à partir du 21 mai 1854, résolument, dans la
guerre sainte.
Son armée, équipée d’armes légères européennes reçues de trafiquants
britanniques de Sierra Leone, s’attaque à plusieurs régions malinkées à partir
de 1850. Il occupe sans difficulté les territoires du Mandingue et du Bambouk
(1853), puis attaque les Bambaras Massassi dont il prend la capitale Nioro
(1854). En 1856, il annexe le royaume bambara du Kaarta et réprime sévèrement
les révoltes.
Luttant contre l’armée coloniale française, il fait construire un tata (une
fortification) à Koniakary (77 km à l’ouest de Kayes). En avril 1857, il déclare
la guerre contre le royaume du Khasso et assiège le fort de Médine, qui sera
libéré par les troupes de Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.
Entre 1858 et 1861, El Hadj Oumar Tall s’attaque aux royaumes bambaras de
Kaarta et de Ségou (bataille de Ngano). Le 10 mars 1861, il conquiert Ségou
qu’il confie un an plus tard à son fils Ahmadou pour partir à la conquête
d’Hamdallaye, capitale de l’empire peul du Macina qui tombera le 16 mars 1862
après trois batailles. Obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré,
près de Bandiagara, il disparaît dans une grotte le 12 février 1864.
Son neveu Tidiani Tall sera son successeur et installera la capitale de
l’empire Toucouleur à Bandiagara.
Son fils Ahmadou Tall règne à Ségou, jusqu’à la conquête française en 1893.