C’est hier dimanche 24 aout, vers 16h30 que nous avons appris le décès au commissariat de Maradi, du dangereux gangster Souleymane Labo, alias Pangué. Le chef du gang dont presque tous les membres ont été appréhendés n’est pas un enfant de cœur, loin de là. A son actif, plusieurs dizaines de vol de plusieurs centaines de millions et des viols commis tant à Maradi que dans les autres grandes villes du Niger.
Cependant cette mort soudaine du présumé chef du gang le plus dangereux du Niger, pose des questions troublantes. Ce qui est sûr, c’est que Pangué est mort à la suite des multiples exactions et violences que lui ont infligé les policiers, d’abord à Tibiri, puis à Maradi. En témoigne cette photo et plusieurs vidéos insupportables qui circulent dans les téléphones portables, qui montrent la maltraitance et la barbarie de notre police.
Peut-on légitimement, dans un Etat de droit, faire preuve d’une telle barbarie ? La police a-t-elle le droit d’assassiner un présumé coupable ? Non, rien ne peut justifier cela, même pas des viols en séries, même pas l’inoculation du VIH à ses victimes, dont Pangué serait auteur.
Dans un état de droit, la justice doit être rendue pour tous, au nom de la loi et la vérité doit être entendue. Selon certains, la mort de Pangué est un acte prémédité, au vu du traitement inhumain qui lui a été réservé. Pourquoi Souleymane labo a-t-il été exécuté ? Pour les partisans de la théorie du complot, c’est une machination bien orchestrée.
Il devrait être déféré à la prison civile ce lundi, au terme de la période de sa garde à vue, et le dimanche on annonce son décès. On voulait probablement le faire taire et que des révélations gênantes ne soient faites.
Au-delà de Pangué c’est au nom des victimes de ses crimes que la justice devrait être rendue, mais on a préféré une autre issue à cette retentissante affaire, finalement tuée dans l’œuf.
Des personnes au sein de la police auraient peur de ce qui pourrait être révélé. Pour rappel, lorsque les onze membres du gang ont été arrêtés, il y a quelques semaines, la police elle-même a révélé l’implication d’un de ses éléments dans le réseau. Ce dernier a été suspendu pendant un moment et « surveillé » au sein même du commissariat pour les besoins de l’enquête. Mais finalement nous avons appris que le policier a été réintégré dans son unité, sans poursuite ni sanction disciplinaire.
Selon la version officielle, le prévenu Pangué a été retrouvé mort dans sa cellule. Un médecin a constaté le décès vers 16h30. Et…le gros gaillard qu’on a présenté au gouverneur, en parfaite santé, est présenté comme souffrant de maladie ! Bizzare !! Les Hausa disent « wata shari’a say a lahira ».Ali Abdou