Cinéma : « Un coin du ciel noir » de Djingarey Maïga

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« Un coin du ciel  noir », le 9ème long métrage de Djingarey Abdoulaye Maïga, sorti en 2018, se révèle comme une dénonciation du sort pathétique réservé aux albinos dans  certaines sociétés, mais aussi de l’injustice…. Cette fiction d’environ 90 mn vient de remporter quatre prix à l’issue de la 4ème édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger : prix Paulin Soumanou Vieyra de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), prix du meilleur scénario, de la meilleure interprétation masculine et de la meilleure musique.

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Le sujet du film « Un coin du ciel noir » aurait pu faire l’objet d’un énième documentaire. Ce qui venant de Djingarey Abdoulaye Maïga aurait surpris car son genre de prédilection est la fiction. Djingarey Abdoulaye Maïga a fait ainsi des préjugés qui nourrissent, des desseins et souvent des pratiques les unes plus osées que les autres, sur les albinos le sujet de son neuvième long métrage.

On entre dans le vif du film quand une nuit sous un ciel menaçant, un jeune avocat, Tanko, rencontre fortuitement Katy, une jeune fille albinos désespérée. Élève dans un lycée, et déterminée à réussir malgré les soucis que lui impose la (sa) nature, Katy était sur le point de voir sa scolarité interrompue faute de moyens pour ses parents. Heureusement, la rencontre avec Tanko sera salutaire pour elle et sa famille.

Un film émouvant qui défend les valeurs humaines

Tombé amoureux de Katy, Tanko, engagé dans la défense des personnes vulnérables, va devoir se battre contre les préjugés que sa famille et ses amis ont vis-à-vis de sa fiancée. Si son papa accepte sans résistance son choix, ce n’est pas le cas de sa maman, angoissée à l’idée d’être grand-mère d’enfants albinos.

« Un coin du ciel noir » évoque aussi d’autres préoccupations, notamment les questions de justice, de politique, la corruption, comme dans l’affaire du meurtre d’un officier dont l’avocat Tanko a pris en charge le dossier. D’autres sujets non moins importants comme la tradition, les valeurs sociales, la jeunesse, sont également abordés dans le film.

Le film est émouvant, surtout quand Katy évoque la stigmatisation dont les albinos font  l’objet, leurs peurs. Mais il ne laisse pas de distraire, et d’éduquer également.  Cette fiction raconte la réalité à laquelle sont confrontées des personnes comme Katy.

Qualités esthétiques

Pour le personnage de Katy, le réalisateur a fait recours à Zeynabou Seydou de l’association des femmes albinos du Niger. La jeune femme a accepté volontiers de jouer le rôle principal dans le film. C’est sa première expérience. Une expérience assez bien réussie aux côtés de Beidari Yacouba, (Tanko), un comédien connu. Il est le lauréat du prix de la meilleure représentation masculine à la 4ème édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger. Dans le rôle des parents de Tanko, il y a Rachid Dramane, alias Balthazar et Marie Naino. Ces deux talentueux et expérimentés acteurs étoffent le casting.

Avec des choix esthétiques d’une grande qualité sur un sujet humaniste, « Un coin du ciel noir »  illustre surtout ce que le pouvoir de l’amour peut faire face aux préjugés.  Ce neuvième long métrage de Djingarey Maïga est lui aussi dans son style, avec toujours cette constante référence au « noir » comme dans ses autres fictions.

 Souley Moutari (onep)

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